Comment apprendre à mon enfant à aller sur le pot ou les toilettes ?

· Pédagogie,Hygiène et Santé

Une petite banalité pour commencer mais qu’il est toujours bon d’entendre : l’acquisition de la propreté est un stade normal dans le développement de votre enfant. Tout le monde y passe à un moment dans la vie ! Si, si même vous, vous avez un jour enlevé votre couche pour n’utiliser que les toilettes.

 

Bien que la propreté soit un sujet très souvent abordé lorsque c’est au tour de votre enfant, on ne sait plus trop quand et comment s’y prendre. Le mot clé à retenir durant cette fameuse et redoutable étape : la PATIENCE !

Certaines capacités physiques sont nécessaires pour pouvoir aller aux toilettes quand on le veut

Chaque enfant à son propre rythme. Ne vous inquiétez pas si votre enfant refuse catégoriquement d’aller aux toilettes avant ses 24 mois. Comme pour le langage et la marche, votre enfant s’y mettra quand il l’aura décidé.

Ce qui est certain, c’est qu’avant l’âge de 2 ans, un enfant n’a aucun contrôle sur ses sphincters. Selon Françoise Dolto, les signes qui montrent que l’enfant commence à avoir le contrôle de ses sphincters est lorsqu’il sait monter et descendre les marches seul. En effet, ce petit indicateur permet de savoir que les nerfs et les muscles situés dans cette zone sont quasiment opérationnels : il peut monter un escalier donc il a la capacité à contrôler ses sphincters. Mais les capacités physiques ne font pas tout.

Votre accompagnement est primordial pour aider votre enfant dans cette difficile étape

Vous pouvez, vers cet âge-là, commencer à lui expliquer ce qu’est un pot et lui en acheter un. Il existe des histoires telles Vite! De G. Raisson et E. Charbon ou encore Tchoupi va sur le pot et même des chansons comme « le petit pot » qui aborde ce sujet. Comme pour beaucoup de choses durant l’enfance, on peut laisser l’enfant passer par le jeu pour qu’il s’habitue à son pot (avant qu’il commence vraiment à l’utiliser). Ce n’est pas grave s’il met son doudou ou sa poupée dessus pour faire semblant : « si doudou peut le faire, alors moi aussi ! ». C’est généralement ce qu’ils font d’ailleurs. D’autres enfants auront plus tendance à faire l’expérience entre le contenant et le contenu en mettant dans le pot de l’eau ou de petits jouets puis tout renverser.

Ils vont utiliser le jeu pour se rassurer. Il arrive d’observer des enfants effrayés par ce qu’ils peuvent voir dans le pot la première fois qu’ils font dedans. Pour eux, c’est une partie de leur corps qui vient de partir. Il est important, dans ces cas-là de bien communiquer avec votre enfant pour qu’il comprenne ce qu’il se passe.

Les vacances scolaires : la meilleure période pour accompagner votre enfant

L’été est souvent la période conseillée pour commencer l’acquisition de la propreté pour plusieurs raisons et ça tombe très bien car le plus souvent l’enfant entre à l’école en septembre :

  • Ce sont les vacances, il n’y a pas ou peu de séparation entre les parents et l’enfant. L’enfant peut passer une journée entière à la maison et aller aux toilettes lorsqu’il en a envie.
  • Il fait chaud, l’enfant peut rester en t-shirt et culotte (ou couche). Le fait de ne pas porter de bas lui permet d’aller aux toilettes plus rapidement et n’aura pas besoin de demander de l’aide à l’adulte pour se déshabiller.
  • L’enfant a plein pouvoir : il peut y aller quand il en ressent le besoin et non à des périodes précises de la journée. L’enfant aura l’impression d’avoir un contrôle total de son corps, il se sentira en confiance et fier de lui, ce qui le motivera pour les fois suivantes.

Vous pouvez évidemment commencer avant les vacances, pour ne pas avoir à paniquer en vous disant qu’il n’y a que 3 semaines de vacances avant la rentrée à la maternelle. Il faut y aller doucement, sans retirer la couche d’un coup un beau matin d’été. L’enfant ne comprendrait pas et pourrait faire un blocage total. Prendre le temps d’observer son enfant pour repérer les signes qui montre qu’il est « prêt » à grandir est la meilleure façon de l’accompagner.

Vous pouvez y aller par étapes : pas de couche le matin puis pas de couche la journée. Pour retirer ensuite la couche la journée totalement et la laisser la nuit. Enfin, vous pouvez mettre le pot à côté des « toilettes des grands ». Si vous êtes à l’aise, vous pouvez également vous asseoir sur les toilettes en même temps que votre enfant.

Notre accompagnement dans les crèches Paidou : nous suivons vos pas

Pour ce qui est de l’acquisition de la propreté à la crèche, il sera demandé aux parents de commencer à la maison avant que l’équipe propose à l’enfant pendant la journée, notre rôle étant d’assurer une continuité. Nous faisons en sorte d’accompagner l’enfant en lui facilitant certaines choses pour qu’il puisse trouver une autonomie plus rapidement et qu’il ne se retrouve pas bloqué en attendant l’aide de l’adulte.

Parmi ces solutions, nous essayons de changer les grands debout le plus souvent possible : ils se sentent alors plus libres dans leurs mouvements et peuvent également participer au déshabillage voire même retirer leur couche eux-mêmes. De plus, grâce au pot en plus des toilettes adaptées aux enfants, on peut leur proposer d’y aller par deux, le mimétisme étant très actif sur des enfants de cet âge-là, il y a un effet domino sur le groupe de grands qui petit à petit se mettent tous à s’intéresser aux toilettes. Enfin, à cette période cruciale, il est important de mettre des couches culottes et slip à votre enfant. Ainsi, il pourra aller plus rapidement aux toilettes et ainsi favoriser son autonomie. Aux oubliettes les body !

Aller aux toilettes ne s’apprend pas, nous accompagnons leur acquisition

Nous sommes tout à fait d’accord, un enfant peut apprendre plus tôt à aller aux toilettes par conditionnement en créant un réflexe à heures précises mais dans ce cas, est-ce vraiment un apprentissage et quel intérêt pour l’enfant ? Notre rôle d’adulte est d’accompagner l’enfant en créant les conditions optimales à la réalisation des progrès de son développement. Nous ne pouvons apprendre quelque chose qui vient naturellement. Apprend-on à marcher, à dormir, à courir, à sourire ?!

Le temps de l’enfant n’est pas celui de l’adulte alors accompagnons le sereinement en prenant le temps (son temps) pour que ses nouvelles acquisitions soient pour lui une fierté inoubliable.

Février 2020

Camille Yoka - Animatrice petite enfance chez Paidou

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