Mon bébé ne veut pas rester allongé, dois-je l’asseoir ?

· Pédagogie

Vous avez pu le remarquer, à un certain âge, votre enfant ne supporte plus la position allongée sur le dos et il pleure dès que vous le posez au sol. Pourtant, il n’est pas encore vraiment capable de s’assoir ni même de se retourner d’ailleurs mais il pleure. Seuls vos bras le calme. Et là, votre entourage, ami, internet ou familles vous disent « mais met le assis, il doit en avoir marre de voir le plafond ! ». Alors dans ce cas précis, doit-on vraiment asseoir son enfant ?

Nul besoin de brûler les étapes dans la découverte de la position assise

En effet, à l’âge où cela arrive, vers 4 ou 5 mois, le bébé n’est pas encore capable de passer de la position allongée à la position assise.

 

Alors oui, la tentation est forte de vouloir le mettre assis, d’autant plus qu’il y semble épanoui mais même si au début il va être content d’avoir une nouvelle vision du monde, il ne pourra pas traiter toutes les informations qu’il verra car son cerveau n’en a tout simplement pas la maturité à 4-5 mois. De plus, d’autres choses se jouent au niveau moteur.

 

Nous sommes bien conscients qu’un jour il pourra s’asseoir, tout comme nous savons qu’un jour il marchera. Or, il ne nous vient pas à l’esprit de mettre notre bébé debout et de tenter de le faire tenir. Nous avons bien le sentiment ici de brûler les étapes. Pourtant pour la position assise, les mêmes étapes sont brûlées.

Hormis le fait du lui ôter la joie et la fierté d’y arriver par lui-même, cette position peut être mal vécue par l’enfant et risque d’induire des malpositions dorsales et de freiner sérieusement son développement psychomoteur.

Maintenant qu’il est assis, que faire ?

L’enfant peut tenir assis, seul, quelques secondes à partir de 4-5 mois mais ne pourra s’asseoir tout seul que vers 8-9 mois. Cependant, il apprendra d’autant plus vite qu’il apprendra seul, sans brûler les étapes, en commençant à jouer avec ses pieds, en mettant son bassin en déséquilibre puis en testant progressivement diverses positions jusqu’à la maîtrise de la position assise.

C’est vrai qu’il est tentant « d’aider » l’enfant en le mettant assis alors qu’il ne le fait pas seul. Néanmoins, cela peut avoir l’effet inverse en mettant l’enfant en difficulté et en retardant l’acquisition de cette faculté. Par exemple, comment se relèvera-t-il s’il tombe sur le côté et que l’adulte n’est pas là ?

De plus, l’enfant ne pourra jamais se défaire de cette position s’il ne l’a pas acquise lui-même et s’il ne la maîtrise pas. De ce fait, les pleurs que vous avez eus pour la position allongée reviendront quand il aura besoin de vous pour se sortir de cette position assise. Le problème n’aura été que différé. Idéalement, il faut donc progressivement lui permettre de redécouvrir la position allongée.

Accompagner votre enfant dans la découverte de l’espace allongé

Etre en position allongée, c’est pouvoir découvrir l’espace autour de lui comme bon lui semble. C’est la curiosité de ce qui l’entoure qui va permettre à l’enfant de tester ses mouvements. Très vite, l’enfant pourra aller à la découverte de l’espace environnant, en rampant, en roulant sur lui-même ou en jetant ses bras de chaque côté.

 

Dans un premier temps, quand les pleurs surviennent en position allongée, assurez vous que votre hypothèse soit la bonne. Il y a tant de raisons de pleurer pour un enfant de cet âge qu’il serait dommage de passer à côté de la vraie raison.

 

Néanmoins, si votre enfant montre de la lassitude à être allongé, vous pouvez profiter de cette position horizontale pour lui mettre un miroir devant lui. Il va être très intrigué par le reflet de son image. Il va peut-être sourire même si il ne se reconnait pas.

N’hésitez pas à lui proposer des passages dans vos bras, à chanter des chansons, lire des livres et à user de toute votre créativité pour lui montrer à quel point il peut se passer mille choses allongée sur un tapis.

 

Ce n’est qu’une phase et dans quelques jours ou semaines, vous découvrirez avec fierté qu’il aura trouvé la solution pour aller explorer le monde, et ainsi acquis une nouvelle étape dans son développement moteur.

 

Respecter le rythme de l’enfant, c’est favoriser l’acquisition de l’autonomie dès le plus jeune âge.

Novembre 2020

Léna Lazareff - éducatrice de jeunes enfants chez Païdou