En ce début d’automne, nous rencontrons déjà des nez qui coulent, que ce soit les enfants ou les adultes. Les premières toux arrivent en même temps que les premiers froids. Alors ce n’est pas encore l’hiver mais les maladies sont bien présentes !
Dans cet article, je vais vous parler des pathologies les plus connues que vos enfants risqueront d’avoir durant cet hiver. Petit tour d’horizon des maladies de l’hiver !
La rhinopharyngite
La rhinopharyngite est une atteinte inflammatoire du pharynx et des fosses nasales, bénigne et contagieuse. C’est une pathologie principale très fréquente chez l’enfant jusqu’à l'âge de 6 -7 ans, puis diminue suite à la maturation du système immunitaire.
Les signes cliniques
- La toux,
- Un écoulement nasal clair,
- Fièvre (38.5°C),
- Une obstruction nasale pouvant entraîner un trouble alimentaire,
- Respiration bruyante,
- Gêne,
- Une surdité légère,
- Une adénopathie (ganglions) cervicale bilatérale.
Le traitement
La rhinopharyngite évolue spontanément en 7 à 10 jours. Toutefois, vous pouvez mettre en place un traitement de confort c’est-à-dire :
- Un assainissement de l’environnement (aérer et humidifier),
- Une position légèrement surélevée, ou mis en place d’un proclive (sur prescription
- médicale),
- Des lavages de nez reguliers,
- Des antalgiques si la température est supérieure à 38°
- Lutter contre l’hyperthermie : déshabiller, hydratation…
Pas d’antibiotiques mais consulter si les signes cliniques ne s’améliorent pas au-delà des 7 jours.
Des complications bactériennes de type sinusite, otite, laryngite sont possibles.
L’otite
On distingue l’otite aiguë et l’otite séreuse :
- L'otite aiguë est une inflammation virale ou bactérienne de l'oreille moyenne par obstruction de la trompe d'Eustache.
- L’otite séreuse se caractérise par un épanchement de liquide dans l’oreille moyenne. Elle apparaît 2 à 3 mois après des épisodes d’otite aiguë. Elle est découverte au cours d’un examen systématique et à pour conséquence une diminution de l'audition qui peut gêner le développement de l'enfant (troubles de langage, de comportement…)
Signes cliniques
- Une otalgie intense (porte la main à son oreille),
- Une fièvre (38.5)
- Un enfant difficile à consoler, cris…
- Troubles digestifs : vomissement, diarrhée, perte de l’appétit.
Traitement de l’otite aiguë
Le même traitement que la rhinopharyngite avec en plus de l’antibiothérapie et corticothérapie suivant l’avis médical. La répétition des otites aiguës peut conduire à ce que nous appelons l’ablation des amygdales.
Traitement de l’otite séreuse
Le traitement sera médical dans un premier temps, puis en cas d’échec, la pose de drains (yoyo…).
Évolution et complication
Avec un traitement l’évolution est favorable.
Les complications de l’otite aiguë sont :
- Une extension de l’infection (mastoïdite, méningite encéphalite, abcès du cerveau…)
- Une récidive avec chronicité peut entraîner une otite séreuse avec une perte auditive.
L’angine
L’angine est une inflammation des amygdales et du pharynx, d'origine virale le plus souvent. Elle concerne surtout l’enfant de plus de 2 ans et l'adulte de moins de 40 ans.
L’angine érythémateuse est la plus fréquente. Elle peut être le signe annonciateur d'une autre maladie (mononucléose, scarlatine…)
Signes cliniques
- Début brutal avec une hausse de température
- Des douleurs au niveau de la gorge avec une dysphagie (difficulté à avaler)
Traitement et évolution
Une évolution favorable grâce à :
- Un antipyrétique
- Après un test de diagnostic rapide (TDR), l’angine sera traitée par antibiothérapie. L’amygdalectomie peut être envisagé chez l’enfant de plus de 6 ans.
La laryngite aiguë
La laryngite est une inflammation aiguë du larynx qui entraîne une dyspnée (difficulté à respirer) laryngée par rétrécissement de ce passage pouvant avoir des conséquences assez importantes.
D’origine virale le plus souvent, elle peut être bactérienne (épiglottite) chez l’enfant de 1 à 3 ans.
Signes cliniques : alertes et aggravation
Ce sont les mêmes signes que la rhinopharyngite avec enrouement, toux sèche un peu rauque, une fièvre modérée ou élevée.
Puis la nuit :
- Inspiration pénible et strident
- Toux rauque et aboyante, qui peut être suivi d’une apnée de quelques secondes avec une cyanose (peribuccale), puis reprise de la respiration normale sans dyspnée entre les crises.
- L’enfant est angoissé et très agité.
Il faut :
- Laisser l’enfant assis, ne surtout pas l’allonger, ne pas chercher à regarder sa gorge.
- Appeler le médecin/Samu
- Pendant l’attente air chaud et humide (vapeur d’eau)
- Rassurer l’enfant (car angoissé).
Traitement
- Humidificateur de l’air,
- Antipyrétique,
- Anti-inflammatoire,
- Antibiotiques.
La bronchite
La bronchite est une inflammation des bronches qui est très fréquente chez les nourrissons. Elle est d’origine essentiellement virale et souvent précédé d'une rhinopharyngite.
Signes cliniques
- Toux sèche fréquente jour et nuit qui devient productive, et grasse.
- Fièvre modérée +/- 38°C
- Encombrement des bronches sans détresse respiratoire,
- Vomissements avec glaires et parfois selles glaireuses.
L’hospitalisation est parfois nécessaire en cas d’encombrement important ou refus de l’alimentation chez le nourrisson.
Traitement et évolution
La guérison se fait en environ une semaine.
Même traitement que la rhinopharyngite avec en plus :
- Kiné respiratoire
- +/- des fluidifiants,
- +/- des Antibiotiques si surinfection bactérienne,
- +/- des antipyrétiques
La bronchiolite
C’est une maladie saisonnière (novembre à mars) qui est très contagieuse.
La bronchiolite est une infection des bronchioles due au VRS (Virus Respiratoire Syncytial). Le virus provoque une obstruction bronchiolaire par réduction du calibre des bronches et l'accumulation d'un bouchon muqueux.
Elle touche les nourrissons de moins d’un an.
La bronchiolite est très contagieuse, et est transmise de manière directe ou indirecte.
Signes cliniques
- Un écoulement nasal,
- Fièvre modérée,
- Toux sèche, puis grasse, quinteuse,
- Une respiration sifflante,
- Un encombrement par mucus épais,
- Des vomissements.
Signes d’aggravation
Des signes de détresse respiratoire et une altération de l’état général vont nécessiter une hospitalisation :
- Une température + de 39°C,
- Teint pâle, cyanose,
- Fréquence de la toux,
- Encombrement qui augmente,
- Une déshydratation par impossibilité de s’alimenter,
- Une agitation ou une somnolence.
Traitement
- Kiné respiratoire,
- Lavage de nez,
- Traitement médicamenteux sur avis médical (pas d’anti tussifs),
- Mesure posturale (couchage surélevé) sur avis médical,
- Une antibiothérapie en cas de surinfection.
L’asthme
L’asthme est une pathologie chronique des bronches, associant une obstruction des bronches et une hyperactivité bronchique. D'origine allergique, c'est la première pathologie chronique de l'enfant et la première cause de consultation aux urgences pédiatriques.
Signes cliniques
La crise d’asthme se définit par :
- Un épisode de dyspnée expiratoire sifflante,
- Des épisodes de toux sèche (au rire et à l’effort),
- Essoufflement,
- Anxiété, agitation
Signes d’alerte et d’aggravation
- Des sueurs,
- Cyanose,
- Tirage intercostal,
- Difficulté ou impossibilité de parler,
- Trouble de la conscience,
- Tachycardie et tachypnée
Traitement de la crise
- Inhalation en spray de bronchodilatateur (ventoline), corticoïdes en nébulisation et oxygène.
Traitement de fonds
- Éviction des allergènes,
- traitement médicamenteux préventif,
- désensibilisation
Toutes crises d’asthme qui ne répond pas dans l'heure au traitement par bronchodilatateur inhalé nécessitent un avis médical et une éventuelle hospitalisation.
La gastro-entérite aiguë
C’est une infection du tube digestif d’origine le plus souvent virale mais qui peut être bactérienne ou parasitaire.
Elle est saisonnière (début de l’hiver), et les enfants de moins de 2 ans sont les plus sensibles du fait de l’immaturité de leur système immunitaire. De plus, une immunité naturelle s’installe au cours des réinfections.
La GEA se transmet par contact direct avec une personne déjà malade ou indirect (air, salive) ou par contact d’objets contaminés. De plus, un enfant malade peut rester contagieux quelques jours après sa guérison apparente. Et bien entendu, la vie de l’enfant en collectivité favorise la transmission du virus.
Si votre enfant a au moins 3 selles liquides en quelques heures avec ou sans vomissements, il est impératif de consulter votre médecin traitant ou pédiatre car le risque de déshydratation est plus ou moins sévère.
Signes cliniques
- Période d’incubation de courte durée : 2-3jours,
- Un début brutal avec une fièvre importante 38,5°C accompagné : de vomissements, et/ou nausées, et/ou des diarrhées, et/ou des crampes abdominales
Complications
S’ensuit une déshydratation qui peut-être à haut risque chez le nourrisson.
Traitement
- Si votre enfant a moins de 2 ans, tant que vous n’avez pas vu votre médecin, alimentez votre enfant fréquemment sans changer son alimentation (continuez l’allaitement maternel ou poursuivez l’alimentation avec son lait habituel) et complétez les prises de nourriture par une solution de réhydratation. En effet, avant même de consulter, puis pendant toute la durée de la gastro-entérite, hydratez bien votre enfant en utilisant une solution de réhydratation orale (SRO). Vous pouvez lui en donner sans limitation de quantité selon ses besoins. L’objectif est de compenser les pertes en eau et en sels minéraux.
- Si votre enfant de plus de 2 ans et a une diarrhée aiguë avec ou sans vomissements, veillez à ce qu’il boive suffisamment (bouillons de légumes, solutions de réhydratation orale).
Conservez une alimentation diversifiée pour ne pas provoquer de dénutrition. Cependant, évitez de lui donner des aliments difficiles à digérer ou laxatifs (légumes verts, fruits acides) et proposez-lui des aliments anti-diarrhéiques : riz (ou eau de riz), pommes râpées ou en compote, banane, gelée ou compote de coing, pain grillé.
Lorsque la diarrhée cesse, réintroduisez progressivement les aliments habituels, en trois à quatre jours.
- Surveillez l’évolution de sa gastro-entérite :
- Le peser pour dépister une éventuelle déshydratation,
- Prendre sa température régulièrement,
- Surveillez son comportement et son état général (agitation, somnolence, etc. )
Comment prévenir toutes ces maladies de l’hiver ?
Quelques petits conseils qui j’en suis sûr sont déjà connus et appliqués par vous mais qu’il est quand même bon de rappeler, à savoir :
- Se laver régulièrement les mains car c’est un moyen simple de lutter contre la transmission des germes. Avant et après chaque tâche de la vie et autour de bébé.
- Aérer souvent et plusieurs fois par jours si possible les lieux.
- Être attentif à ce qui vient en contact avec sa bouche : ne pas partager ses couverts, ne pas sucer la cuillère ou la tétine, éviter d’embrasser les enfants de moins de 3 ans sur la bouches ou les larmes… cela n’empêche pas de le bisouter sur le front, et éviter de partager ses affaires de toilette.
- S’assurer également que votre enfant dort suffisamment, qu’il boit beaucoup et qu’il ait une alimentation riche en vitamines et minéraux.
Et si vous êtes malade ? Parce que oui vous n’allez forcément y échapper ! Toussez et éternuez dans votre coude sauf si vous devez porter votre enfant, ou alors dans un mouchoir jetable, se moucher également dans un mouchoir jetable, évitez de vous toucher le visage et portez un masque lorsque vous vous occupez de bébé. Sans oublier bien sûr, le lavage des mains.
Toutes ces mesures sont importantes et viennent en complément de la vaccination qui, reste un moyen sûr pour protéger vos bouts de choux de certaines maladies.
Vous voilà paré pour agir contre les éventuelles maladies rencontrées par vos enfants durant cet hiver en espérant qu’ils n’en aient aucune de cette liste.
Sylvaine Roch
Auxiliaire de puériculture chez Païdou
Novembre 2024
Image : Brittany Collette sur Unsplash